samedi 8 mars 2014

Chapitre 5,6,7 et 8 du récit. Je vous laisse saliver!

Chapitre 5
Le liquide se répand sur mon bras. La douleur est si intense que je perds connaissance...
J'entends alors vaguement des cris, des mouvements brusques, on me secoue, on me traîne. Tout ça est bien loin pour que je puis y prêter une grande attention. Et tout d'un coup, le trou noir.
Je finis par me réveiller. Je suis dans un lit, à l'infirmerie. Tara est sur une chaise à ma droite, elle somnole. Comme par un contact invisible, elle ouvre immédiatement les yeux, sentant sûrement que je ne dormais plus.
  • Alors le savant fou, tu vas mieux ?
  • Je crois, oui… mais j'ai vraiment mal au bras. Qu'est ce qui s'est passé ?
  • Tu as renversé un flacon d'acide. Le professeur t'as grandement aidé, tu aurais pu perdre ton bras, tu aurais pu même mourir s'il n'avait pas été là. Il a appelé les pompiers, ils sont venus et t'ont fait des examens. Il paraît que tout va bien. Ils ont quand même fait une liste de tout un tas de médicaments et de choses bizarre pour que tu te sentes mieux.
  • Et mon bras ?
  • Eh bien... tu auras une cicatrice et tu auras des difficultés à t'en servir pendant un moment, mais tu as vraiment de la chance de t'en être ''si bien sortit''.
  • Oui c'est vrai t'as raison. Je suis vraiment stupide, ça arrive qu'à moi ça !
  • Ne dis pas des choses pareilles. Tu devrais te reposer encore un peu. Ta mère devrait pas tarder, on l'a appelé il y a une heure mais elle est dans les embouteillages.
  • D'accord. Merci.
Elle se rapprocha de moi et m'embrassa le front avant de sortir de la pièce. Mes yeux se refermèrent tous seuls, j'étais si fatigué.
C'est ma mère qui me réveilla alors.
  • Mon chéri ! Comment tu vas ?
  • Maman ! Ça va mieux.
  • Tu m'as fait une de ces peurs. Je suis partie du bouleau à tout vitesse mais il y avait beaucoup de monde sur la route, j'avais une boule au ventre pendant tout le trajet.
  • Excuse-moi maman..
  • C'est pas ta faute. Tout va bien maintenant, c'est l'essentiel.
Je venais à l'instant de percuter que ma mère était là devant moi, je vais enfin savoir ce qui me trotte dans la tête depuis ce matin !
  • Dis, le message de ce matin... qu'est ce qui se passe ?
  • Rien de grave t'inquiète pas ! J'ai une super nouvelle à te raconter. J'ai rencontré quelqu'un.
  • Quoi ?!
J'ai littéralement éclaté de rire pendant au moins cinq grosses minutes. Tous les films que je me suis fait dans ma tête depuis ce matin, pour RIEN !
  • Je suis désolée je ne pensais pas que cela allait te perturber autant.
  • Raaaaaah, c'est bien parce que tu es ma mère hein.
  • Hihi, toujours autant d'humour dit donc.
  • Bon alors c'est qui ce type ?
  • Il s'appelle David. Il est charmant et très gentil. On a pris un café ensemble, et j'ai craqué !
Vous trouverez ça peut-être bizarre que je discute si ouvertement de ce genre de chose avec ma mère, mais on vit tous les deux depuis pas mal de temps déjà. J'ai un frère. Il a 20 ans mais il est partit vivre en Chine pour y travailler. Qu'est-ce que je peux haïr ce pays ! Et sinon mon père, plus personne n'a de nouvelles depuis maintenant quatre ans. Génial. De plus, depuis que ma mère sait que je suis gay (cela remonte à environ deux ans, peu après mon aventure avec Sam) on se parle beaucoup plus et avec moins de restriction, je comprends mieux les problèmes de filles que les autres comme elle dit.
Je suis donc heureux que ma mère puisse enfin refaire sa vie. Mais bon il ne faut pas trop s'emballer, rien n'est fait encore.
  • Et il a des enfants ?
  • Oui, une fille mais je ne me souviens plus de son prénom, et il a aussi un garçon de ton âge, ou peut-être un peu plus jeune. Il me semble qu'il s'appelle Clément.

Chapitre 6
Il a aussi un garçon de ton âge, ou peut-être un peu plus jeune. Il me semble qu'il s'appelle Clément.
  • Super ! J'espère qu'on s'entendra bien !
  • Ne t'emballe pas jeune homme, pour le moment j'en suis juste au café.
  • Haha, oui c'est vrai.
  • Bon, je suis contente que tu ailles mieux. Tu veux te reposer encore un peu avant de rentrer à la maison ?
  • Non ça devrait aller, et de toute façon il faut que l'on passe à la pharmacie alors autant partir tout de suite.
Nous montons donc dans la voiture, direction le lieu en question. Mes yeux se décomposent en voyant le nombre de choses dont j'ai besoin. Entre les médicaments, les pommades et les bandages, on pourrait presque avoir besoin d'une brouette. Ma mère arrive quand même à tout porter, heureusement d'ailleurs, je nous vois mal faire deux trajets.

Il faut quand même que je vous dise ou j'habite. Alors c'est en plein centre ville, dans un immeuble. Mon lycée se trouve à l'opposé d'où je vis, ce qui nécessite que j'y aille en tramway. Ma mère quand à elle travaille en dehors, à environ 15 minutes quand il n'y a pas de bouchons. Elle est employée chez un riche en tant que secrétaire, ce qui nous accorde un revenu assez modeste tout de même. Nous avions l'habitude d'être un peu restreint au niveau budget avant, mais depuis qu'elle a eu la chance de trouver ce boulot, tout roule à merveille.
Nous arrivons donc chez nous. Je file directement me coucher, je suis encore bien fatigué.
Je finis par me réveiller, il est 19 heures. Je me lève péniblement et me dirige vers la cuisine, où ma mère s'active à préparer le dîner de ce soir. Sam est là. Quoi ? Sam ? Qu'est ce qu'il fout là ce con ?!
  • Content de voir que tu te portes mieux.
  • Qu'est-ce que tu fais là ?
  • Je suis venu voir comment tu allais... et j'ai quelque chose à te donner, mon sac est dans ta chambre tu viens ?
  • M'ouais.
Je lui emboîte donc le pas et m'assoie sur mon lit.
  • Alors, qu'est ce qu'il y a ?
Pour simple réponse, il se rapproche de moi et m'embrasse. Je suis transporté loin. Une sensation familière et très agréable m'envahit. Puis je me rends vraiment compte de ce qu'il vient de faire et le repousse. Mais il revient à la charge et me plaque contre le matelas et couvrant ma bouche de sa main. Il me fait mal, et mon bras me lance atrocement. Il commence alors à passer sa main sous mon t-shirt, et à me mordre l'oreille. Je ne peux pas bouger d'un centimètre, et la sensation que j'éprouve me paralyse. Je suis excité, mais en même temps ça me dégoutte que ça soit lui, avec la violence dont il fait preuve. Sa main descend alors et passe dans mon caleçon...

Chapitre 7
Sa main descend alors et passe dans mon caleçon…
Mon cœur explose et j'ai la chair de poule, mais j'entends une drôle de musique. Answer de Flow, mon groupe préféré. C'est vraiment perturbant. Sam commence à faire des vas et viens, ce qui me procure une immense sensation de plaisir, mais un plaisir sale, venant d'une personne dont je ne veux pas ! Et tout d'un coup tout disparaît. Il fait sombre dans la chambre. Mon téléphone, posé sur la table de chevet sonne. Il est 19h00, c'est l'heure à laquelle j'avais programmé mon réveil…
Je ressens alors une immense satisfaction en moi. Tout ça paraissait vraiment réel. J'ai d'ailleurs mis quelques minutes avant de réagir complètement à la situation. Quel cauchemar ! Je me lève et me dirige vers la salle de bain, me rafraîchit le visage et jette un coup d’œil dans le miroir. Je suis rouge écarlate, tout transpirant. Je retourne donc dans ma chambre récupérer des habits pour prendre une douche.
J'enlève le bandage entourant mon bras gauche, ce qui m'arrache des cris, tellement la douleur est intense. J'applique alors de grosses noisettes de pommade anesthésiante. A certains endroits, ma peau a ''fondue'', berk que c'est horrible… Je crois bien qu'avec le dégoût et la douleur j'ai dus mettre au moins un quart d'heure pour éviter de tomber dans les pommes. Après avoir fait ce travail affligeant, et après avoir remis un bandage neuf, je rentre dans la baignoire. Je ne dois pas mouiller mon bras, vive la galère. C'est donc dans la joie et la bonne douleur que je me lave.
Je sors de la salle de bain, revigoré et réveillé. Sur la table ma mère m'a laissé un mot
« J'ai du repartir au travail, je suis désolée. M. Smith me paye triple ce soir, et c'est toujours bon à prendre. Je t'ai préparé à manger, regarde dans le four. Repose toi bien. Bisous, maman. »
Génial. J'ouvre l'appareil électroménager, et y trouve un plat de lasagne ! Maman si tu savais comme je t'aime. J'engloutis alors le succulent met cuisiné avec amour. Toute cette journée m'a vraiment creusé l'appétit.
Je passe alors le reste de la soirée à regarder un film, à lire et à bosser mon portugais sur Skype avec Sebastião, un correspondant lusophone. Il est finalement 3h00 du matin et ma mère rentre de son travail.
- C'est comme ça que tu te reposes toi ?
- J'avais pas sommeil…
- File te coucher, demain je te rappelle que tu vas à l'école.
Vous trouverez ça peut-être atroce que j'aille au lycée alors que je vais mal, mais l'inscription à l'année pour ma catégorie en langue, coûte très cher. De plus mon établissement est strict sur les règles d'absence, et je ne veux absolument pas me faire renvoyer.
Je souhaite donc une bonne nuit à ma mère, et rejoins mon lit, vide. Je repense à Sam.. à ce qu'il m'a dit et à ce cauchemar. Ça me perturbe tellement que j'arrive pas à fermer l’œil de la nuit, et mon réveil sonne rapidement les 6h30.
Je fais alors chauffer la bouilloire, et bois mon ''thé matinal''. Une habitude que j'ai depuis bien longtemps. Je retourne prendre une douche, ou plutôt un MADLVDTLJQDVUEQVVB (moment agréable de la vie de tous les jours qui devient vite un enfer quand vous vous brûlez à l'acide). Ma mère se réveille à son tour et suit son rituel douche make-up de chaque matin. Elle s'est levée exprès pour pouvoir m'emmener au lycée, étant donné qu'il valait mieux que j'évite les transports en commun, vu mon état.
Dans la voiture, tout un tas de questions à propos de Sam se bousculent dans ma tête. Je suis si bouleversé. J'ai une boule au ventre rien qu'à l'idée de le revoir. Mais bon c'est une épreuve que je dois passer, un cap, et je vais y arriver, il le faut. C'est motivé que j'entre dans le bâtiment. Des connaissances viennent prendre de mes nouvelles, voir si je vais bien. Je grimpe les marches menant à notre lieu de rendez-vous à tous. Il est là. Et comme par magie, toute ma motivation s'envole comme si j'étais une passoire qui filtre l'eau. Non mais sérieux, je suis vraiment un bon à rien. Je veux faire demi-tour. Trop tard, il m'a déjà aperçu.

Chapitre 8


Je veux faire demi-tour. Trop tard, il m'a déjà aperçu.
Comme je déteste quand on tourne autour du pot, je dis bonjour aux autres et le prends directement à part. Ils n'ont même pas le temps de me demander comment je vais que nous nous éloignons déjà, sous le regard interloqué de Stéf.

- Écoutes, ça peut plus durer ! Alors tu me donnes une explication là, maintenant.

J'étais vraiment remonté.

- Je vais pas très bien en ce moment et avec Stéf, c'est compliqué. On dirait pas comme ça, mais c'est très dur. Et je repense souvent à nous, à avant. Je sais pas quoi faire..
- Déjà, nous c'était avant et pas maintenant, ni plus tard. Je veux pas retomber là dedans Sam, plus jamais. J'ai réussi à me faire une raison alors tu vas pas tout gâcher.. T'es plus un gamin bordel. Arrête d'être aussi égoïste.
- Il me frappe..
- Hein ?
- Stéf.. il me frappe.
- Comment ça ?
- T'as très bien compris. Je suis désolé de t'avoir infligé cette peine hier, vraiment. Mais je tombe en miette et t'es le seul à qui je pense ces derniers temps, le seul qui me donne de l'espoir.
- Pourquoi moi ?
- T'es le seul qui a été aussi gentil avec moi..
- Bon écoute, je veux pas que ça tourne mal. Si Stéf est violent, alors tu peux pas rester avec. Si tu l'aimes, alors tu peux essayer de lui parler pour qu'il change, sinon c'est sans espoir, sauf si tu veux finir esclave de ta propre vie. En ce qui me, enfin ''nous'' concerne, je suis désolé, mais c'est absolument hors de question. Je préférerais ne plus te parler, plutôt que ça recommence.
- Oui je comprends, mais je sais même pas si j'en ai envie. Je pense à toi parce que ça va mal, je ne suis même pas sur de t'aimer encore. Tu es quelqu'un de vraiment proche, mais je pense que c'est pas de l'amour. C'est juste que je pense à toi.. Et pour Stéf, je veux plus rester avec lui, mais quand j'ose en discuter, il s’énerve et dis que jamais on se séparera. Et si j'insiste il lève la main sur moi.

Sam me montre alors le bas de son ventre. Des hématomes noirs lui couvrent la peau.

- C'est aussi violent que ça ?! Il faut vite prévenir quelqu'un ! Il faut qu'on t'aide..

Sans attendre une minute de plus, j'appelle Tara sur téléphone portable.

Point de vue de Tara

Mon téléphone se met à vibrer dans ma poche, alors que je suis en train de discuter avec Stéf et les filles. C'est Alex.

- Allô ?
- Fais comme si c'était ta mère au téléphone.

Euuh.. je mis un petit moment avant de comprendre.

- Oui, maman ?
- Écoute c'est super important. Parles-en à personne. Je te résume, Stéfan est violent avec Sam, il le bat. Il faut absolument qu'on l'aide. Je vais l'accompagner à l'infirmerie. Retrouve moi là bas dans deux minutes.
- D'accord maman, à ce soir, bisous.

Je reprends donc ma conversation, mais prétexte vite une envie pressante pour m'éclipser. Je me dirige donc vers le point de rendez-vous. Les deux garçons sont là.

- Alors, comment tu vas ?
- Quelle question..
- Désolée, je suis bête.. Bon alors qu'est ce qu'on fait ?
- Je peux pas me permettre de rater les cours, mais lui, il faut pas qu'il y aille. Il va aller voir l'infirmière, se faire soigner. Ensuite on ira porter plainte.
- Alex.. je suis pas sur d'être prêt pour ça..
- Tu veux qu'il paie se connard ou pas ?!
- Je sais bien, mais j'ai peur de devoir révéler tout ça.. surtout que si on finit au tribunal ou je ne sais où, je vais devoir affronter son regard et je suis pas sur d'y arriver.
- T'inquiètes pas ! On sera là pour te soutenir.
- Oui oui ! Bon même si on est pas vraiment d'une grande aide.. mais on fera notre maximum.
- Merci.. vous êtes vraiment géniaux.
- C'est normal, on servirait à quoi sinon ?

Alex entre alors dans l'infirmerie, et ressort quelques minutes plus tard, juste avant la sonnerie annonçant le début de notre impitoyable journée. Je le suis donc de près, direction... TADAM ! ..............................​............................. EPS. 

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