samedi 21 décembre 2013

récit gay

J'ai toujours été un garçon assez renfermé, timide même, et élevé de surcroît par une mère célibataire qui considérait son
fils unique comme une petite chose fragile qu'il fallait surprotéger. J'avais certes un petit retard de développement, n'ayant
pas vraiment commencé ma puberté à l'âge de quatorze ans et demi, et j'étais en plus du genre "crevette", un peu
maigrichon, mais mignon néanmoins.
C'est mon professeur principal qui a expliqué à ma mère que j'étais "désocialisé" et que "pour mon bien", il lui paraissait
indispensable que je fasse l'expérience de la collectivité. Lui-même dirigeait un camp d'adolescents qui se déroulait dans
le Périgord, et il se proposait pour m'inscrire. Ma mère vouait une confiance aveugle au corps enseignant et à ma grande
terreur et malgré mes supplications - elle m'inscrivit dans ce que je considérais par avance comme devoir être un enfer.
Je me souviendrai toujours du rendez-vous à la gare, de l'inquiétude avec laquelle j'appréhendais la prise de contact. Mais
cela se passa fort bien. Le groupe était composé d'une majorité de jeunes plutôt bcbg de 14 et 15 ans, pas méchants
pour deux ronds et je parvins à faire bonne figure pendant le voyage en train, puis en autocar.
Arrivés au camp, nous eûmes quelques instants pour découvrir les lieux et nous installer. Premier choc, quand je
découvris les blocs sanitaires (un pour les garçons, un pour les filles), avec leurs douches communes. Jamais au grand
jamais, depuis que ma mère avait cessé de me laver, personne (sauf le médecin) ne m'avait vu entièrement nu et ma
pudeur s'alarmait de ce moment à venir. Il faut dire que comme beaucoup de garçons de mon âge, j'avais peur de ne pas
être "dans la norme", d'autant plus que le médecin avait évoqué devant moi "un petit retard pubertaire absolument pas
alarmant". J'imaginais donc les railleries qui ne manqueraient pas d'accompagner le dévoilement de ma nudité, surtout que
les conversations au cours du voyage avaient comme de bien entendu en grande partie porté sur le sexe.
Pour dormir, nous disposions de grandes tentes bleu marine, qui hébergeaient chacune huit ados. La structure était
astucieuse, les lits de toile étant incorporés sur les parois latérales - quatre de chaque côté sur deux niveaux. Je choisis un
"lit" en hauteur, pensant avoir un peu plus d'intimité, rangeai mes affaires et sur l'injonction d'un des animateurs, j'allai
comme au supplice prendre ma douche - une serviette et ma trousse de toilette en main.
Ce fut un choc pour moi, dès l'entrée, que ces interpellations joyeuses de jeunes mâles qui entraient et sortaient, dont la
plupart étaient totalement indifférents à l'idée de montrer leur nudité. J'en repérai bien quelques uns qui me paraissaient
aussi gênés que moi, retardant furtivement le moment de quitter leur slip... Pour ma part, je le fis "courageusement" tout en
matant furtivement pour faire mes comparaisons. Certes, alors que j'étais parmi les plus vieux, je n'étais pas très avantagé
avec mon petit sexe et sa minuscule toison qui surmontaient un sac qui commençait à se garnir mais qui demeurait
entièrement lisse, sexe qui ne m'avait encore donné aucun des plaisirs habituels qu'il procure à un garçon: je ressentais
parfois des pulsions, mes érections me troublaient et me gênaient, quelques rares et faibles pollutions nocturnes me
perturbaient, mais faute d'information et d'initiation, du fait de mon retard pubertaire également, j'ignorais les innombrables
ressources que procurent la masturbation - qu'elle soit pratiquée seule ou collectivement.
Mais je fus rassuré en constatant que d'autres - qui du fait de l'habitude des collectivités ne semblaient pas plus gênés
pour cela - n'étaient absolument pas sortis de l'enfance et demeuraient totalement imberbes, avec un appareil génital des
plus modestes. Curieusement les plus pudiques me semblèrent les mieux développés, dont un certain Yoann très poilu et
dont le sexe me paraissait impressionnant. Si je pris cette première douche collective rapidement, j'en sortis donc rassuré,
d'autant plus que personne n'avait spécialement prêté attention à mon physique: ce moment ne serait pas le cauchemar
que j'avais imaginé.
Dîner, veillée "informations" sur les activités qui nous étaient proposées (essentiellement sportives, ce qui ne m'enchantait
guère), puis nous fûmes invités à aller dormir, vers 23 heures.
Mes camarades de tente avaient mon âge et semblaient assez sympas. Six d'entre eux étaient des habitués de la structure
associative et ils annoncèrent spontanément à Jack et moi - les nouveaux - qu'ils nous passeraient les bons tuyaux. Pas de
bizutage en perspective, donc une autre raison de m'affoler disparaissait. Si je ne m'enchantais toujours pas de ce séjour,
je commençais à me dire que ce ne serait pas le supplice que je m'étais imaginé. Nous étions éclairés par une lampe
centrale alimentée par un réseau extérieur, et un animateur passa nous voir pendant que nous nous déshabillions:
— OK les gars, vous avez vingt minutes pour vous coucher, et ce sera l'extinction. On n'est pas des bêtes, bavardages
tolérés un certain temps pour peu que vous restiez à votre place. Gardez bien votre lampe de poche près de vous, pour le
cas où vous devriez aller aux toilettes.
Il me regarda, et me lança, sans agressivité aucune:
— Tu gardes ton slip pour dormir, Mathieu?
Sans rien répondre, en rougissant, je le retirai et enfilai un pyjama avant de me glisser sous ma couverture. Le plus dur
avait été fait sous les douches, et je pouvais continuer sur ma lancée malgré quelques rires malicieux.
— Allez, bonsoir les gars! lança -t-il en nous quittant.
Il se passa quelques minutes pendant lesquelles nous avons bavardé, ce qui continua de me détendre. Décidément, ça
commençait bien... Dix minutes après, la lumière s'éteint soudainement... Nous étions dans l'obscurité absolument totale.
Quelques bavardages encore, et le silence se fit - d'autant plus que certains devaient être fatigués par le voyage et le
déphasage. Pour ma part, je fermai les yeux en méditant sur ce qui m'attendait pendant près d'un mois.
C'est alors que je sentis une vibration qui parcourait la tubulure de la tente collective, dont je me demandais quelle pouvait
être l'origine (j'ai failli me couvrir de ridicule en demandant à haute voix ce qui se passait) Cette vibration cadencée allait
crescendo, sans que quiconque ne dise quoi que ce soit.
Cela peut sembler incroyable, mais c'est vrai: je ne savais pas à quoi mes camarades se livraient. Peut-être d'ailleurs (nous
étions dans le noir absolu) certains seulement avaient commencé la pratique rituelle, et les autres qui s'en étaient abstenu
au début par pudeur ou réserve se sont laissés entraîner par l'ambiance et la libido... Pour ma part, je ressentais une
bizarre excitation, dont j'étais absolument incapable de comprendre quelle en était l'origine, mais qui me poussait à me
caresser le ventre et même le sexe... Cela ne vibrait plus: cela tremblait carrément, avec même un petit grincement le long
d'une tubulure... Puis j'entendis des râles de bonheur très discrets, à ma gauche, sous moi, devant. Peu à peu le calme
revint, quand Jack lança un:
— Putain, ça fait du bien! provoquant une rigolade générale.
Je me demandais bien "ce qui pouvait faire du bien", mais j'avais quand même assez d'astuce pour comprendre que poser
cette question c'était me couvrir de ridicule... J'eus beaucoup de mal à m'endormir malgré la fatigue.
Le lendemain, au réveil, malgré le regard un peu bouffi que tout adolescent offre à ce moment, je percevais quand même
une certaine complicité entre mes camarades, des regards amusés. C'est Jack, encore lui, qui lança avec un petit ton
guilleret:
— On a un sage parmi nous, Mathieu ne joue pas au cinq contre un! qui les fit tous pouffer de rire.
Rouge comme une pivoine, je ne répondis pas: comment avouer que je ne comprenais rien à cette plaisanterie? Toilette,
petit déjeuner, puis activités... la journée passa assez vite et je me surpris même à éprouver du plaisir à apprendre le
tennis. Douche (sans la gêne de la veille, bien que quelques plaisanteries égrillardes fussent échangées, avec même
quelques petits attouchements complices entre certains plus extravertis, gestes anodins qui n'allaient pas bien loin mais qui
eurent le don de m'exciter: j'eus à peine le temps de me rhabiller pour dissimuler mon érection.
Après la veillée, au moment de nous coucher, je surpris encore quelques regards complices. Peu de bavardages, et des
que la lumière fut éteinte, je ressentis les mêmes vibrations que la veille.
Mais cette fois, ce fut tout à fait différent. Je perçus un mouvement sur le côté, comme si quelqu'un se mettait près de moi.
Puis une main se glissa sous ma couverture. Dans un premier temps, je fus terrifié par cette intrusion dans mon intimité.
Avec une efficacité redoutable, la main glissa sur mon ventre qui frémit, trouva l'élastique de mon pyjama, s'insinua
dessous et palpa ma verge qui m'envoya un message d'une brutalité inouie. Sensation délicieuse s'il en est, que je n'avais
jamais connue et qui me transporta au septième ciel.
Puis la main, impérieuse, remonta et par un sec mouvement le long de l'élastique, me fit comprendre que je devais baisser
mon pyjama - ce que je fis comme un automate tremblant de désir et encore un peu d'appréhension. Ensuite elle revint sur
mon sexe, me flatta longuement le sac lisse, qui se rétracta à l'extrême par l'effet du plaisir avec une tendresse infinie
pendant que je me tordais de plaisir. Puis elle revint sur ma verge qui fut décalottée avec douceur avant de subir un lent
mouvement masturbatoire d'une délicatesse infinie, qui me faisait cambrer à l'extrême. Cela ne dura que quelques minutes
avant que l'orgasme survienne, qui me transperça de plaisir; je poussai alors moi aussi un gémissement de bonheur
comparable à ceux que j'avais entendu la veille. Je sentis la caresse d'un mouchoir en papier qui essuyait ma maigre
semence sur mon ventre, puis la perception du mouvement annonciateur du départ de mon bienfaiteur. Les uns après les
autres, mes camarades jouissaient de leur côté, et le silence et le calme total revinrent... avant qu'un autre frémissement se
fasse entendre. Je pensai:
— C'est LUI, c'est "celui qui me l'a fait" qui "se le fait" à son tour!
Et cette seule idée me galvanisa suffisamment pour que je repousse ma couverture, et que je remette à profit les
connaissances acquises à l'instant. Nous avons joui quasiment en même temps, dans un grand frémissement de la structure
suivi d'un soupir poussé de concert avant de nous endormir.
Ma vie a changé cette nuit là. J'ai découvert en un éclair les joies que le sexe pouvait procurer, faisant les recoupements
avec les conversations de collégiens auxquelles je ne participais pas mais que j'écoutais, sur "la branle" et autres sujets
fondamentaux à cet âge.
De tout le séjour, je ne me suis pas lassé d'approfondir mes connaissances - seul puis accompagné, avec des copains de
hasard. Je connus l'immense bonheur d'être sucé puis de pouvoir rendre le plaisir qu'on m'avait ainsi fait. Je pus également
savonner des corps attirants pendant qu'on me rendait la politesse. C'est aussi pendant ce mois que j'ai compris que je ne
serais jamais attiré par les filles - contrairement à pas mal de mes camarades.
Et le plus étonnant, c'est que je n'ai jamais su lequel de mes sept compagnons de tente m'avait ouvert de tels horizons.
Car jamais, aux cours de ces nuits passées en commun, la "main baladeuse" n'est revenue; et l'ignorance dans laquelle
j'étais tenu m'a empêché de lui rendre la pareille, pas certain du tout qu'une telle initiative aurait été approuvée par tous...
Pourquoi a-t-il fait cela? Par pur altruisme, pour se donner lui-même des sensations extrêmes, par goût du risque?
(j'aurais pu crier, me débattre...) Je ne sais.
Nous étions en juillet. Et le directeur (qui était, je le rappelle aussi, mon professeur principal qui avait tant insisté pour que
je me "socialise") a ouvert des yeux ronds quand je lui ai demandé s'il restait de la place dans le camp pour la session
d'août et s'il pouvait contacter ma mère pour lui annoncer que je souhaitais prolonger mon séjour...

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